Lortajablog: ça se discute
Décembre 2021.
Êtres sonores/êtres vivants.
À propos de « l’ontologie de la musique »

Selon une conception généralement admise (résumée dans Roger Scruton : The Aesthetics of Music : 1997), la musique résulte d’un acte cognitif par lequel les sons perdent leur fonction signalétique primaire pour en acquérir une autre, secondaire, qui les fait devenir musique. Dans cette opération, les sons se séparent des causes physiques qui les produisent pour vivre dans un « entre soi ». C’est à cette condition qu’il y a musique. Dotée de l’étonnante capacité à faire jouer entre eux des rapports strictement sonores, celle-ci est avant tout conscience-de-musique,

Cette conception ne laisse pas indifférent le mélomane que je suis. Elle a en outre le mérite d’englober à la fois la production et l’écoute musicales. Mais elle implique une ascèse auditive et invite un peu rapidement à voir les sons musicaux comme des objets neutres (un peu comme les couleurs de la palette d’un peintre, qui ne sont rien avant d’être combinés sur la toile). Plus largement, on peut lui reprocher de s’affranchir sans beaucoup de scrupules des ramifications affectives du son et d’éliminer ce qu’il y a d’humain en lui.
C’est ce qu’on va explorer ici.

pdfETRES_SONORES.pdf5.20 Mo
Plan du site | Site réalisé à l'origine par Victor S. | Migration sous Joomla 3 et adaptation réalisée par Catherine van Dyk.